À l’image d’une génération qui s’affranchit des frontières, des étiquettes et des définitions immuables, les deux artistes nous offrent une musique hybride, cosmopolite et généreuse. Une nouvelle pop inspirée par des genres musicaux très différents. Dans la sublime voix de Sarah, qui enveloppe de son mélisme la mélodie, on entend l’influence des chanteuses de R’n’B, comme dans le morceau Toi et Moi. L’empreinte aussi des divas arabes, du timbre et de la langueur de Warda lorsqu’elle chante les refrains en darija (arabe algérien) et célèbre sa langue et son héritage algériens. Une mélancolie, dans le texte, commune au raï de Cheb Hasni, qui l’a bercée, et à la variété française notamment Charles Aznavour auquel Comme les autres semble rendre hommage. Ils vont même jusqu’à reprendre un de ses plus grand classique “La Bohème”.L’EP est une invitation au voyage. Trop Tard s’ouvre, par exemple, sur des notes de qanoûn, un instrument à cordes pincées très répandu en Afrique du Nord, accompagnées par un quatuor de violonistes tunisiens. Les mélodies s’entremêlent dans une quête, presqu’un rite initiatique de pays en pays, à la recherche d’un remède précieux ; celui qui protège de la malveillance et des infortunes. Le groupe est porté, artistiquement, par cette envie chaleureuse de rassembler les cultures à chaque morceau, de révéler ce qu’elles ont en commun, parfois sans même le savoir, comme ces rythmes dansants similaires dans la musique roumaine et orientale ; patrimoine familial respectif de l’un et de l’autre.